La facturation électronique n’est pas neuve ; son utilisation est d’ailleurs en train de se répandre. L’optimalisation des processus internes générée par cette standardisation permet notamment de gagner beaucoup de temps. En revanche, préparer les processus internes à l’e-facturation est une activité chronophage, pour le secteur public comme pour les fournisseurs. Lien Wauters-Van der Taelen, project manager e-invoicing auprès de l’Autorité flamande, dresse le bilan. Le secteur public est-il fin prêt à recevoir, mais aussi traiter les e-factures?
Dans le cadre des marchés publics, les directives européennes imposent l’envoi des e-factures via le réseau PEPPOL pour que ces factures puissent faire l’objet d’un traitement entièrement automatique. Cependant, comme le fonctionnement technique de ce processus est fastidieux à comprendre, de nombreuses zones d’ombre subsistent encore, pour le secteur public lui-même comme pour ses fournisseurs. Quelque 65% des fournisseurs reprochent aux pouvoirs publics de ne pas leur fournir suffisamment d’informations de base pour pouvoir saisir exactement ce qu’on attend d’eux.
À la complexité des aspects techniques s’ajoute le vaste chapitre de la gestion du changement. Aujourd’hui, seules 15% des entreprises européennes recourent à l’e-facturation. Essentiellement par manque de temps, mais aussi parce que les entreprises ne sont pas toutes suffisamment motivées à modifier leurs processus internes. Il n’est pas rare, par exemple, de voir que le processus de facturation n’a pas été numérisé dans son intégralité, mais pour seulement quelques-unes de ses étapes. Et ce alors que la plupart des entreprises ont bel et bien conscience des avantages qu’entraînerait une numérisation complète.
Il reste en outre fastidieux pour les organisations publiques de contraindre les fournisseurs à recourir à la facturation électronique. L’Autorité flamande a certes fait le pas, avec à la clé une légère hausse du nombre d’e-factures reçues. Mais ce chiffre reste relatif et l’impact de l’Autorité flamande trop limité. Selon Lien, les autres niveaux de pouvoir devraient émettre les mêmes exigences pour que l’impact soit plus important.
Globalement, l’Autorité flamande est saluée pour sa gestion de l’e-facturation. Pas moins de 73% de l’ensemble des factures qui lui parviennent sont des e-factures conformes à toutes les règles et donc adaptées à un traitement entièrement automatisé. Un chiffre qui continue d’ailleurs de grimper, l’objectif étant d’atteindre 80% d’ici fin 2020.
Pour l’Autorité flamande, ce résultat est la preuve que l’e-facturation fonctionne parfaitement, affirme Lien. Mais il n’a pas été atteint sans mal : c’est un objectif qui nécessite de nombreux efforts. Bref: pour pouvoir gagner du temps à terme, il va falloir d’abord en dépenser énormément.
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